top of page

Battledream Chronicle ou le potentiel de la Martinique enfin révélé


Alain Bidard

La Martinique fait partie des petites îles disposées dans la mer des Caraibes. Ce petit bout de territoire appartient à la France, comme bien d'autres îles. Cependant, la vie y est fort différente, et l'Histoire a clairement forgé cet espace.

Avec sa population à dominante noire et métisse, on y découvre de forts caractères, de nombreuses compétences et surtout une volonté à faire pâlir les puissances de ce monde.


Sur cette île, un amoureux du dessin s'est lancé dans l'animation et s'est juré de créer le premier film d'animation long martiniquais, au niveau du standard international. Il aura mis 5 ans pour réaliser cette prouesse. Son oeuvre s'intitule « Battledream Chronicle » (Chronique de la Bataille de Rêve). Qui dit chronique dit plusieurs épisodes. En effet, l'auteur, réalisateur, animateur, producteur Alain bidard souhaite réaliser cette œuvre en une trilogie.


Vous imaginez cinq longues années d'investissement personnel à dessiner, créer les décors, animer les personnages, les actions, chercher le soutien financier, le soutien logistique... Là où beaucoup n'y croyait pas, il a mouché l'assistance. Battledream Chronicle est sorti en salles en Martinique le 22 mai 2015, soit le jour de la commémoration de l'esclavage sur l'île.

Cette date stratégique prend tout son sens quand on connait l'histoire : en l'an 2100, dans une vie largement virtualisée, l'empire de Mortemonde réussit à dominer presque toutes les nations de la Terre et à réduire ses habitants en esclavage. Pour gagner le droit de vivre, les esclaves doivent collecter chaque mois 1000XP. Syana, une jeune martiniquaise ne veut plus vivre ainsi et décide se battre pour sa liberté...


Le film se passe en Martinique, les voix des personnages sont celles d'acteurs et actrices martiniquais. Quelques costumes et objets viennent rappeler la culture martiniquaise. La langue créole intervient dans certaines scènes.

L'aspect jeu vidéo futuriste du film amplifie volontairement l'atmosphère de soumission, comme pour lancer une alerte. D'ailleurs c'est parce qu'un être maléfique prend le contrôle de la vie virtuelle, et par la même occasion la vie réelle (vu que si on meurt dans le jeu, on meurt en vrai) que le monde commence à sombrer dans une quête de suprémacie.


Admirablement surprise par la détermination qui dégage de cette initiative depuis sa réalisation jusqu'à sa distribution, j'ai demandé à l'auteur pourquoi le film tardait à sortir au cinéma en France. Alain Bidard a essayé de me donner quelques éléments de réponse :

« Le noir sauve le blanc, la Martinique organise le destin de sa métropole, les domiens* se battent et sauvent le monde, la mère martiniquaise au foyer est une programmeuse de firewalls et pas une rmiste**... C'est aussi le premier long métrage martiniquais fait sans aucune intervention financière ou logistique de la France... » « Ca fait beaucoup de choses à encaisser (...) ».

En effet, vu sous cet angle, ça fait beaucoup à encaisser j'imagine. Heureusement que le film est très bien accueilli dans les festivals étrangers notamment en Amérique. Battledream raffle plusieurs prix en se faisant découvrir outre atlantique.


En France, le public devrait montrer sa volonté de voir la diversité sur ses écrans. Une diversité vue sous différents angles, par différentes sources. Il faut l'imposer aux authorités comme étant un fait indénialbe : le monde est divers, les points de vu aussi ! Ce film est plein de bonnes mœurs, il faudrait juste habiller un peu plus les personnages féminins, mais ça c'est mon avis. Pour info, les fées de la série Winx club pour enfants sont aussi dénudées que les personnages de Battledream...


Bref, pour moi, c'est un film qui a tout a fait sa place dans les cinémas en France au côté de toutes les autres productions venues d'un peu partout.


Page facebook : Battledream Chronicle

Site internet : Battledream



Sasa Susu


* domiens : habitants des D.O.M. (Département d'Outre Mer).

** rmiste : bénéficiaire de l'allocation française RMI (Revenu Minimum d'Insertion) aujourd'hui devenu RSA (Revenu de Solidarité Active).


Le personnage Megan Stryge (présidente de la nation Sablerêve),

doublé par l'actrice Yna Boulangé.

Le personnage Salim Nadir, membres des esclaves qui vuelent la liberté,

doublé par l'acteur Youri Bemol.

Le personnage Oramamé Alwamy, membre des maître de Mortemonde,

doublé par l'actrice Sarah Malléon.

Le personnage principal Syana Meridian (premier plan).

A la Une
Entrées récentes
Archive
Recherche par tags
Suivez-nous
  • Facebook Basic Square
  • YouTube Social  Icon
bottom of page